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terça-feira, 17 de abril de 2012

Salvador Bahia Brésil

Clov a oublié l’échelle. Clov en a oublié la présence, momentanément, en un éclair de temps. Il se ravise, la rejoint et se hisse sur l’une de ses marches intermédiaires. Clov vient tirer le rideau qui obstrue une fenêtre haut perchée, à portée de main, sans même le regarder. Puis Clov, avec ses boots éculés qui raclent et heurtent les aspérités du sol, viendra enfouir son grand torse, et courber ce corps bancal, le plier presque, par deux fois, par les couvercles semi-ouverts de deux énormes barrils. Alors, ses deux rires carnassiers, immémoriaux par leur tonalité unique, qui résonnent, seuls, du fond des barrils, soudainement, seront venus briser le silence, notre silence « très peuplé », ce temps suspendu de ces quinze premières minutes de cette Fim de Partida. « Solitude qui rayonne, vide du ciel, mort différée »*. Le visage de Clov nous apparaît tantôt las, tantôt exténué. Au-delà d’une résignation. Son bras droit, de tant harassé, pend le long de son corps. Courbatu, ce corps. Fléchie, cette épaule droite. Grise, cette peau. Cette épaule droite, comme déboitée, qui semble happer et entraîner son corps tout entier vers le sol. Ce corps, comme une loque déhanchée, qui flotte dans un pantalon élimé, comme pendu à deux bretelles. Déséquilibre du torse. Une vie ténue, semble-t-il. Ce regard qui n’affronte que le plancher. Pour regarder, enfin, la première fois, Hamm, il faudra à Clov attendre, plus loin dans cette journée qui n’en finit pas de s’étirer sous nos yeux, la question du vieil aveugle sur sa chaise : « Pourquoi vous ne me tuez pas ? ». Par les méandres incroyablement subtils de ses gammes d’acteur qui s’ouvrent comme une corolle, Gideon Rosa, qui interprète Clov - le « révélateur » de cette pièce - saura percer l’armure de la vie, deux heures plus tard, et nous mener, quelquefois drôlement, à la canopée qui le délivrera tragiquement. Gideon Rosa, ce minéral taillé dans les perplexités de Clov, qui se faufile subrepticement, devant nous, dans le dédale et l’entrelacs des mots beckettiens, pour affronter le péril de l’Autre, le percer et le vaincre, chaque soir. Oui, Gideon Rosa, une éternelle incandescence ineffable. * in L’Écriture du désastre, de Maurice Blanchot. La traduction de la pièce de Beckett, aux éditions Cosa & Naify est de Fábio de Souza Andrade qui est professeur de théorie littéraire à l’Université de Sao Paulo et auteur de “O Engenheiro Noturno - A Lírica Final de Jorge de Lima” (Edusp). Une grand-mère d’une cousine. Bahianaise et d’une famille aisée. Elle peignait, figurativement. Mais le petit Iuri, dans cet Etat lointain de Bahia, dans le Minas Gerais, à la fin des années soixante-dix, où il vivait avec sa famille, lui accordait une grande attention. Et passait de nombreuses heures à la regarder travailler. Et après son baccalauréat, la direction vers la prestigieuse Escola Guignard, où s’enseignent les beaux-arts, à Belo Horizonte, s’imposa naturellement. Iuri s’adonne, là, studieusement, au figuratif, également. “Je suis un bon dessinateur”, me dit-il en ce milieu de matinée dans les fauteuils de la Galerie de Paulo Darzé. Et Iuri obtient son diplõme en 1992. Il effectue parallèlement, pour se faire la main, de nombreux croquis, comme free-lance, pour de nombreuses fabriques de tissus, comme la célèbre Estufa. Et gagne ses premiers reais ainsi. Puis sa première exposition individuelle vient, dans la galerie de la fameuse troupe de danse, Grupo Corpo, la même année, avec quinze tableaux. Sa situation familiale vient a se modifier, et il prend la route de Bahia, peu après, avec sa mère et ses frères… Il se souviendra pleinement alors des conseils et récits dem la vieille grand-mère… Cette année là, le 1er Salão da Bahia s’ouvre au MAM. Il y présente un portfolio au directeur Heitor Reis, qui choisit trois oeuvres. Par la suite, Iuri sera selectionné par cinq fois dans les éditions suivantes de ce Salão, aujourd’hui disparu de la saison picturale de Salvador. Et il devra attendre sa septième participation pour repartir avec le premier prix. Cette même année ses oeuvres attirent l’attention du galeriste Paulo DARZÉ et se voient également selectionnées pour la premiere édition de la première Mostra nationale Rumos, organisée par la banque Itau. Il organise aussi son premier workshop à São Paulo, et participe de la Bienal do Mercosul. 2002. Il acquiert un domicile et un atelier, dans le quartier de Santo Antônio, au centre historique. Il peut donner alors pleine mesure à son talent certain. Et fréquente énormément le MAM. Et pour cause. Iuri y enseigne les beaux-arts, “plus précisément la peinture moderne, pendant sept ans, aux côtés de plasticiens renommés comme Vauluizio Bezerra et Almandrade”. C’est d’ailleurs là que Paulo Darzé le repèrera. Paulo Darzé lui offre ainsi sa première exposition individuelle, tandis que le Musée d’Art Moderne de Bahia le convie à deux expositions individuelles, les années suivantes. Iuri formera quelques cinquante élèves, dans le cadre enchanteur du Solar do Unhão: “Cette plongée dans l’enseignement sera très formatrice et me guidera vers la Bahia profonde”. Iuri, désormais riverain du centre historique, commence par photographier les azulejos, qui recouvrent les murs et parois internes de tant de vieilles demeures et églises. Puis surtout se fascine pour ces carrés de porcelaine par la “lecture d’un ouvrage d’Udo Knoff, grande figure artistique de Bahia”. “Car cette céramique a de nombreux points communs avec l’imagerie (estamparia) que j’affectionne”. Les tableaux de Iuri ont la chance, à la même époque, de taper dans l’oeil de deux renommés commissaires d’expositions, Marcos Lontra Costa et Tadeu Chiarelli. L’un deux écrira ainsi la préface de son catalogue d’exposition individuelle au MAM. “Je reste passionné par la figure féminine qui vient s’insérer dans l’azulejo” me confie le peintre. “Cela me vient de mon goût pour la mode”, depuis toujours deuxième passion de Iuri, qui dessine de nombreuses robes et habits, exclusivement pour femmes. Mais le natif de Belo Horizonte, qui a un petit magasin pour ses créations de mode, joint à son atelier, ”aime aussi chiner chez les antiquaires de valeur, pour trouver des objets qui ont une histoire”. Ainsi, son travail qui mêle tant d’origines, attira l’attention du plus grand collectionneur brésilien d’art, Gilberto Chateaubriand, qui acheta une création (photo ci-contre) de Iuri. Souvent conclus en moins de vingt jours, la nuit, les minutieuses formes dessinées par Iuri trouvent dorénavant de nombreux acheteurs à Bahia et au Brésil, par le savoir-faire de son galeriste exclusif, depuis quinze années, Paulo Darzé. Son dur labeur, avec ses formats, pour la plupart de 1,70×1,50 et 1,20×2,20, ne laissent que peu de temps libre à Iuri pour voyager. Il fut pourtant cinq fois à Paris, tentant là de se signaler avec ses quatre cents croquis méticuleusement archivés, aux couturiers, comme Dior. Pour l’instant sans suite. Mais cette dernière année 2010 l’aura vu participer d’une exposition collective d’artistes bahianais, à Rueil-Malmaison, qui eut un certain retentissement. 2009 l’avait vu exposer à Porto et à Lisbonne, pour une mostra également collective. Iuri aime, lors de ces voyages d’invitation, s’insipirer :”Toujours, Monet, Basquiat, Man Ray, sont des références. Et je n’hésite jamais à passer de longues heures, surtout à Paris, pour des files d’attente, pour admirer ces maîtres!”. La France croise son chemin, souvent. Ainsi, lors du vernissage de son exposition à Salvador, en 2009, la photographe Sophie Calle (photo ci-dessus) ne choisit-elle pas une robe de Iuri ? Une commissaire d’expositons, française, Juliette Singer, l’a également récemment rencontré chez Paulo Darzé. Et Iuri lui a donné son portfolio, et reste dans l’attente d’un “lendemain” parisien. Qui sait? Une histoire d’amour, dirons-nous. À Salvador, il était « bel homme » et acteur de théâtre, Moisés Augusto. Et Sylvia, fille de banquier, voulait produire des émissions pour la télévision. Une rencontre, donc. Elle administrerait. Il produirait. Avec, autour d’eux, un cercle d’amis, qui vit les premiers bénéfices de la fin de la dictature militaire, qui se forme… Ils s’appelaient déjà Pola Ribeiro, alors jeune cinéaste, et toute la génération des « Lumbráticos ». Le projet télévisuel ne trouva de débouchés, mais personne ne baissa les bras… La publicité et les campagnes de communication gouvernementales et politiques en étaient encore à leurs balbutiements, dans la très provinciale Salvador. Ce serait donc « la niche et le choix » de Truq : une agence de publicité. Le frère de Pola, Zezéu Ribeiro, modeste candidat d’opposition aux conservateurs, souhaitait devenir maire de Salvador… Coup d’essai et coup manqué. Mais le virus politique est pris. Années d’opposition que ces années 90. L’équipe du baron Antonio Carlos Magalhaes dirige Bahia. Rien de mieux pour focaliser l’attention de ses adversaires politiques, prinicipalement du PT, avec une structure de communication très professionnelle. Premiers équipements Umatic en 1988. Des bureaux dans les quartiers de Iguatemi puis de Ondina, avant d’acquérir une maison à Rio Vermelho en 1991. Jusqu’en 2002, sortiront de là plus de cent films produits, entre les Etats de Bahia et du Ceará, pour des campagnes électorales de tous bords politiques. Tournés en 16mm ou en 35mm, aux coûts souvent exorbitants, ils permettront des bénéfices. Jusqu’à trente personnes, autour de six lignes de montage, formeront l’équipe de Truq. Avec ces bénéfices, l’équipe menée par S. Abreu pourra réinvestir dans la production de courts-métrages des amis des fondateurs, comme Eteros, le premier de Fernando Beléns. Et déjà des scénarios de longs-métrages qui s’empilent sur le bureau de Sylvia… Mais Truq « n’emprunte jamais aux banques, pour financer ses projets », comme me le confie Sylvia, ce mardi 26 janvier 2011. Spécificité bien bahianaise, dirons-nous, assez stupéfaits. « Conseil d’un ex-banquier à sa fille », dira Sylvia. Elle s’appuie donc sur des appels d’offres (editais) nationaux ou locaux et complète par des investissements de Truq. Ainsi, pour produire 3 Historias da Bahia, Truq « a mis au pot cent mille reais », pour un budget total de cent quarante mille reais. Le projet était, après son tournage, resté deux ans bloqué sans aucune post-production… Mais les publicités pour le gouvernement conservateur, via un contrat avec la plus importante agence privée de publicité de Bahia, auront permis de renflouer le secteur cinéma d’auteur de Truq. Ce qui n’empêche pas Truq de continuer de travailler pour les campagnes électorales individuelles de tel ou tel candidat du PT. Les projets cinéma peuvent alors se concrétiser. Souvent avec des mécènes privés, tel l’empire pétro-chimique Copene (aujourd’hui Braskem) qui aura mis 300.000 reais pour le superbe documentaire Samba Riachão, de Jorge Alfredo**, qui remporta, ex aequo, en 2004, le Festival de Brasilia, la plus importante compétition brésilienne. Ou bien encore la chaîne de supermarchés Bompreço, qui investit, en 2001, l’essentiel nécessaire à la production de Esses moços de Araripe. Ainsi, depuis 2001, Truq a produit six longs-métrages. Ironie de l’Histoire économique de Truq : lorsque le gouverneur, issu du PT, remporta les élections en octobre 2006, après vingt ans loin du pouvoir, son équipe administrative choisit… une autre agence de publicité. E. Navarro et S. Abreu / photo Calil Neto Les équipes techniques sont formées dorénavant, et les techniciens ne manquent pas : « cela s’est vraiment amélioré à Bahia ». Sylvia Abreu reçoit entre quatre et six scénarios de fiction par an. Tous les films de Truq ont été post-produits au Brésil, une obligation de la loi brésilienne, sauf Pau Brasil, dont les montages son et image ont été effectués en Allemagne*. Pour le budget de la production en cours, O Homem que não dormia, le long-métrage de Edgard Navarro, sur le total prévu de 4 millions de reais, Sylvia n’a pu trouver, en ce mois de février 2011, que 2,5 millions. Commencée en 2007, la production et post-production ne verra son terme qu’au cours du deuxième semestre de 2011, moment probable du lancement du film. La productrice ne « regarde pas les films en DVD », car Salvador lui semble « une ville privilégiée par le nombre de salles et l’offre de films ». Bien sûr, elle sait « la domination du cinéma américain dans les salles brésiliennes, mais le problème de la distribution est mondial ». Consciente que « la langue portugaise gêne, dans un environnement globalisé, la production de films », la productrice sait aussi que le caractère « humaniste » de la filmographie de Truq lui permet une identité et un respect sur le marché brésilien. Mais elle n’a pu attirer jusqu’à aujourd’hui de co-producteurs, français par exemple, car « ils veulent, logiquement, interférir » dans le projet et « cela modifierait totalement l’esprit et l’identité des projets que nous montons habituellement ». Mais lorsque sa directrice de production Mme Grasi rappelle combien « il n’existe aucun marché du profit cinématographique » au Brésil, nous ne pouvons qu’acquiescer. Cela n’empêche pas Sylvia Abreu d’être réaliste quant à la vocation du cinéma, « une diversion pour le peuple et en aucun cas, pour ces masses, un art ». Car, selon elle, « le pays est jeune, c’est un problème d’éducation, car Bahia est très riche culturellement, mais le Brésil est un pays où la population a peu d’accès aux arts en général, à cause du faible niveau de l’éducation de base et par le fait qu’il soit récent comme nation, sans la tradition millénaire de l’Europe». Alors, « oui, aux USA, il est possible de faire et d’investir dans l’art, un art populaire fort, car le pays est plus riche, bien que jeune nation », tandis qu’au Brésil, malgré tout, « Globo est un bénéfice pour le cinéma national ». Sylvia s’insurge contre le fait que quelques cinéastes bahianais talentueux ne puissent concourrir à des appels d’offres, par leur statut de fonctionnaires - blocage législatif qui n’existe pas à Rio de Janeiro ou à São Paulo - comme Joel de Almeida. En attendant la « venue au monde » de l’Homme qui ne dormait pas, nouveau long-métrage d’Edgard Navarro, Truq produit un documentaire, Arredores (”Alentours”) sur les communautés alternatives qui vivent à l’année dans la Chapada Diamantina, autour de la municipalité de Capão. Après deux semaines de tournage en septembre 2010, la petite équipe, avec ses caméras Full HD, de haute définition - Red One, s’apprête à y re(tourner) cette deuxième quinzaine de février 2011. Date de lancement : « só Deus sabe ! » * Par l’entremise amicale du monteur Peter Pryzgodda et de son ami André et sa société 40o graus, à Munich. ** Nous proposerons bientôt une longue interview de Jorge Alfredo Guimaraes, recueillie cette première semaine de février 2011. Catalogue de Truque Produtora de Cinema TV e Video Ltda: Mr. Abrakadabra, 1996 (c. métrage). A mae, 1998 (c. métrage). Radio Gogo, 1999 (c. métrage). Pixaim, 2000 (c. métrage). 3 Historias da Bahia, 2001. Samba Riachão, Jorge Alfredo, 2001. Esses Moços, José Araripe Jr, 2004. Eu me lembro, Edgard Navarro, 2005. Pau Brasil, Fernando Bélens, 2009. O Homem que não dormia, Edgard Navarro, 2009. L’année qui figure ici est l’année de production et de tournage, et non pas l’année de lancement. 1962. Florival, dix ans d’âge, coupait déjà des parallèpipèdes avec son père. « Mon père me montrait le bois et le travail du bois, mon premier travail, en 1964, s’effectua avec un petit tronc d’umburana » Où ? À Riachão do Jacuipe, petit monde rural, d’alors 3.000 habitants, à cent-quatre-vingt kilomètres au nord de Salvador. Par sa mère, fille de vacher, et par son père, Florival a toujours eu, ainsi, une proximité d’initiation « avec le contexte des parcs à bestiaux et l’art d’élever le bétail ». Surtout dans cette région du sertão, au sol salin, qui « est notre réalité, plus précisément l’agreste, le semi-aride, la région de la Vale do Jacuipe, qui rejoint plus loin le fleuve Paraguaçu ». Le grand-père est fermier et vacher, « Antônio da Boa Sorte », qui donne le nom de la propriété familiale, et a déjà une voiture. Tandis que le père, Florival Carvalho, géographe, qui fut élève dans les années 40 d’un peintre renommé - Presciliano Silva - aime également photographier et a monté son propre sudio, en 1975, dans la propriété familiale. « Mon père organisait l’espace pour son travail et j’étais impliqué dans toutes les manifestations d’artisanat ». Dans la bibliothèque de son paternel, il est fasciné par les revues d’art, qu’il dévore, et par « l’expression des visages dans les reproductions de tableaux de Modigliani ». Très curieux, il y passe des heures, entre autres avec la revue Habitat. L’atmosphère villageoise s’étire entre artisanats - cuir, bois - et traditions populaires : cinéma en plein air, cirques, philarmonies, repetentistas, tziganes, animent les fins de semaines de Florival. Un film se tourne dans les alentours du village, « O Caipora », de Oscar Santana, en 1963; bien sûr, Florival se rend sur le tournage : « le contexte dramaturgique du film présentait de grandes similitudes avec notre contexte culturel et celui qui n’avait pas les clés de ce contexte était exclu de la société ». Alors que son père a quitté ce monde en 1972, Florival arrive à Salvador à l’âge de 23 ans. Années de dictature. « J’ai expérimenté, là, toutes les possibilités de l’art ». Moments de lutte étudiante aussi. Et Théâtre au Goethe Institute (ICBA) - où il connaît le cinéaste Araripe et toute sa génération, dont la future directrice du MAM, en 2007/2010, Solange Farkas, alors jeune attachée de presse du festival de cinéma Jornada ou bien encore le producteur de cinéma Zelito Vianna - « mais j’étais intraverti et je parlais très peu ». Dessin à l’Escola de Belas Artes de l’université fédérale, où il rencontre un moniteur qui l’emmène faire des dessins de modèles, et « là, j’ai compris le geste, l’action ». 1978, donc. Florival montre une grande habileté avec le dessin, mais continue parallèlement des gravures, la photographie, et d’aller au cinéma. » La personnalité et le travail d’Hélio Oiticica - alors quasi inconnu dans cette Escola de Salvador - le fascinent et Florival travaille et créée des œuvres à partir de feuilles de journaux. Quelques années plus tard en 1986, il fera une exposition individuelle à l’ICBA, avec cette matière. Avec tous ses amis , le moment est toujours à la lutte contre la dictature, via le mouvement étudiant. Le congrès national de l’union nationale des étudiants (UNE) a lieu à Salvador en 1979. Souvenir fort pour Florival, pour toutes les amitiés soudées là. Et la joie de voir défaite l’armée… De 1980 à 1985, viendront l’étude approfondie de la gravure lithographique, de la gravure sur métal, puis de celle sur bois. Mais Florival veut alors surtout « revenir au passé, à la réalité rurale, où vivent les noirs, les blancs, les métis, les indiens » et « rencontrer une réalité nébuleuse ». L’artiste sait qu’il s’est « forgé » là, à Riachão do Jacuipe. Et souhaite ardemment « se concrétiser, s’affirmer avec ces questions, frontalement ». Ce début des années quatre-vingt le voit intégrer l’équipe de professeurs du Musée d’Art Moderne, grâce à des amitiés construites durant ce moment de lutte. L’y côtoient comme enseignants, déjà, les artistes Almandrade, Vauluizio Bezerra, Caetano Dias… L’année 1988 le verra enseigner son art, volontairement, à la prison de Salvador - Lemos de Brito, dix semaines durant. Dans le cadre d’un projet - Teje Solto - dirigé par Antonia Adorno. De retour chez lui, il peindra, en 1989, parmi d’autres tableaux, «A viagem de uma morte matada », à partir de la technique tempera*. L’ensemble sera exposé à l’ICBA en 1993, et Florival enverra un book photographique de cette mostra en France, pour des galeristes. Sans suite. 1991… Trente ans après, il reprend la sculpture sur bois, et s’évertue « à creuser, à retirer la matière ». En 1993, une exposition à la galerie de l’école ACBEU avec 21 sculptures des trois dernières années, ainsi qu’une autre exposition dans le terreiro de candomblé Ilê Axé Opo Afonja, naîtront. « Travailler avec la gouje, le marteau » le fascine chaque jour un peu plus. Parallèlement à l’enseignement, Florival étudie de nouvelles techniques, telle le tempera*, 11 tableaux seront exposés au début des années 2000, encore à l’ICBA, lors de l’exposition collective « A pintura baiana ». 2002. Le galeriste Paulo Darzé croit en Florival et devant la « majestuosité » de ses œuvres, les intègre à son fonds. Il lui offre ainsi une place sur le marché de l’art brésilien, et depuis lors, Florival fait partie de la petite demi-douzaine d’artistes sous contrat permanent avec la galerie Darzé. Année 2007. La direction du MAM change, et la nouvelle directrice, Solange Farkas, nommée par le nouveau secrétaire d’Etat Marcio Meirelles, décide de licencier douze des dix-huit professeurs… Florival retrouve, ainsi, son Riachão de Jacuipe… Mais la passion pour la sculpture n’est en rien altérée, dopée par ses ventes via la galerie Darzé. « Vous prenez le chaos et vous l’organisez ». « Cela donne la Meia Lua. Etudier la brûlure du sisal permet d’entrevoir des structures pour le chanfrein», me confie Florival. « C’est une autre réalité artistique, avec le principe de la demi-lune et cela renvoie aux hélices de barrils, de canots, d’arcs. » Pour « rencontrer la projection de ces formes » Florival Oliveira remarque qu’il est possible d’ «effectuer une lecture du travail de l’artiste, ainsi, par les mathématiques, la physique, à travers la forme ». * Poudre mêlée à du pigment, travaillée à sec, à laquelle se superpose une couche de colle. L’artiste dispose alors des journaux sur l’ensemble et les retire.

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